Élucubrations d’un père au foyer

Article complètement à l’arrache. Je n’avais pas de thème précis en tête, en fait je faisais ma pause clope – bouh c’est pas bien – du haut de mon balcon en scrutant les mamies baladant leurs chiens miniatures pendant que la petite était sur le pot. Ouais gros moment de solitude. Je suis en train d’écrire deux articles différents pour le blog sur des sujets assez sérieux – enfin, vous me connaissez… – et j’ai soudainement eu envie de faire n’importe quoi. Sachant que je m’occupe de ma fille toute la journée, il vaut mieux que je passe cette excitation en écrivant plutôt qu’en vidant une bouteille de vodka.

Vu que c’est mon blog rien qu’à moi, je fais ce que je veux.

J’ai donc décidé de vous raconter ma vie…

In Flames – Rusted Nail

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Il fait très chaud aujourd’hui. Ce désert, je le connais par coeur, ses moindres recoins n’ont pas de secret pour moi. J’y suis depuis pas mal de temps maintenant. C’est malheureux mais quand on est dans une situation délicate, on y prend goût. C’est une zone de confort de laquelle on n’ose pas sortir. Pourquoi ? Si c’était pire après…

Loin devant, je crois distinguer une forme. Je pense bien sûr à un mirage, je suis épuisé, c’est fortement probable. Je m’approche de plus en plus difficilement, à bout de force. Mais là, je la vois. Ma femme est droit devant.

Il y a des situations extrêmes où le corps va puiser dans les fins fonds de ses réserves. Tout donner pour la voir, la serrer dans mes bras, sentir son parfum, toucher sa peau si douce. Depuis le premier jour, son visage, son corps, ses yeux, son odeur sont tatoués au fond de mon coeur. Elle me guide vers la sortie de cet enfer, me donne la force d’aller plus loin, de tenter le coup.

Ce n’est pas pire après finalement…

Nous décidons d’avancer ensemble contre vents et…sable. Durant notre périple nous avons vu des paysages, des gens et des vies différentes. Nous avons vécu des moments magnifiques, troublants, ennuyeux, terribles, tristes mais toujours main dans la main.

Tiens, le paysage change. L’orage gronde au loin, il faut avancer rapidement pour ne pas être pris sous les flots de la tempête. Nous avions connu quelques crachins auparavant mais jamais de catastrophes comme celle-ci. La pluie commence à tomber, de grosses gouttes qui tambourinent le crâne. Nous ne sommes vraiment pas préparé à ça. Je ne pense pas être assez solide pour le supporter. Mais ça nous tombe dessus. Le vent se lève et m’arrache une partie du coeur, à jamais. Je tourne la tête et vois ma femme à genoux. Elle n’en peut plus.

Avance, je ne peux pas me relever !

Jamais sans elle. Je ne peux la laisser de côté, il faut qu’on avance, qu’on se mette à l’abris le temps que ça se calme. Ça ne peut pas durer éternellement ! Du moins j’espère pas… C’est le moment d’être solide, de combler les brèches. C’est bon, nous trouvons une grotte dans laquelle nous réfugier. On va être bien ici. C’est un peu lugubre mais il faut qu’on se crée une zone de confort pour se reposer. Nous sommes à bout. Le désespoir commence à s’installer avec nous, il a sa place sous la couette.

La tempête n’a pas l’air de se calmer dehors. À vrai dire, nous n’en savons rien, nous ne sommes pas sorti depuis des jours. À quoi bon prendre le risque, ce monde ne veut pas de nous alors nous allons survivre sans lui.

Soudain, de l’eau commence à pénétrer dans notre grotte. De plus en plus. Au bout de quelques heures c’est un véritable torrent qui s’écrase contre les paroies de notre vie. Il faut qu’on fasse quelque chose bon sang ! On ne peut se laisser mourir de cette manière ! Il est temps de se bouger. Encore faut-il que ce ne soit pas trop tard.

On grimpe le long d’une des paroies de la grotte, il m’a semblé voir une ouverture tout en haut.

– Ça ne va pas être facile de monter là-haut !

– Prends ma main, accroche-toi.

On a mis du temps mais nous y sommes arrivé. Nous sortons la tête de l’eau ! Mais ce que nous voyons en regardant tout autour de nous, nous coupe le souffle. L’océan a tout recouvert, il ne reste plus rien à perte de vue.

La peur prend le dessus. Nous n’avons quand même pas fait tout ça pour rien nom des dieux !

Le soleil brille mon amour. Le printemps arrive…

Et je la vois. Ma fille. Elle est sur une mouche mécanique géante et me dit :

Papa ! Maman ! Je viens vous sauver ! Montez vite !

Nous montons sur cette mouche géante et j’apprends par ma fille qu’elle a le pouvoir de parler aux insectes mécaniques depuis qu’elle est née. Pouvoir assez limité car, à ma connaissance, il n’en existe pas beaucoup. Le prochain aura certainement le pouvoir de faire péter les mammouths, on aura la Dream Team.

Le ciel est dégagé, le soleil brille à n’en plus finir. Cette chaleur sur la peau fait un bien fou. Cette balade avec ma fille nous fait oublier l’horreur d’avant. Nous étions épuisés, nous n’en pouvions plus. Heureusement elle est arrivé telle une princesse sur sa belle…mouche mécanique.

Nous avons connu certains épisodes pluvieux tous les trois mais cela nous a fait d’autant plus savourer les températures plus agréables. L’hiver se termine et la tempête semble bel et bien derrière nous. Nous sommes des gens du Sud, nous ne sommes donc pas adaptés au climat tropical…

Ma femme prend les rênes de la mouche.

– Tu nous amènes où maintenant ?

– J’ai entendu parler d’un paysage fantastique, tellement vaste qu’il y a des mammouths et où il fait encore plus soleil qu’ici, je sens qu’il va se passer de belles choses. Ça vous dit ?

Spring is coming

Danko Jones – Juste a beautiful Day