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La fessée, une fausse bonne idée

Hey la troupe !

J’aimerais vous dire que si ça fait un petit moment que je n’ai pas écrit de billet c’est parce que je suis allé fêter la sélection d’Hellocoton pour mon dernier article à Ibiza. Mais non… Pour faire simple : semaine de merde. Une jolie prise de tête avec quasiment toutes les administrations de notre bon pays particulièrement doué en la matière. Et comme vous le savez, ce genre de problème se réglant aussi vite que la vitesse de Ginette travaillant à la sécu pour aller à la photocopieuse, je n’avais pas tellement la tête à faire de l’humour, certes noir, mais de l’humour quand même.

Sur le chemin de l’Urssaf, panne de voiture… c’était la goutte d’eau… Je n’avais qu’une envie, choper un mec bossant aux impôts, lui serrer le cou jusqu’à faire sortir les yeux et les lui faire bouffer en même temps que sa cravate tout droit sortie de chez Tati. Et *illumination*, j’ai eu l’idée de cet article : la fessée. Non, je n’ai pas l’esprit tordu…

Kreator – Violent Revolution

Pourquoi cela m’a t’il donné l’idée de parler de la fessée ?  Parce que c’est souvent dans ce cadre là qu’elle intervient. Vous êtes sous pression, tendu, pressé, énervé et là votre môme fait le truc dans lequel il excelle : vous prendre la tête.

Bim! Réflexe conditionné par le besoin d’expulser votre colère et votre frustration. On n’a pas toujours un employé des impôts sous la main.

Papa-Backstage-fessee-2

Ce sujet est en plein dans l’actualité. En effet, en mars 2015, la France s’est faite épinglée par notre bon vieux Conseil Européen car elle n’avait pas encore légiféré clairement sur le sujet. Toujours selon les mêmes règles de rapidité de l’administration du pays des Droits de l’Homme, c’est au début du mois de juillet de cette année que les débats sont ouverts sur le sujet. Le 6 juillet, un amendement est ajouté à la définition de l’autorité parentale :

Exclusion de tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles.

Chez les Backstage, nous avons eu ce débat dès que nous avons commencé à parler « enfants ». Bien évidemment, il est normal de parler éducation avec son conjoint dès qu’on projette d’avoir un mioche, manière de ne pas avoir de mauvaise surprise. Une grosse mésentente à ce niveau-là et c’est la fin du couple. MamanBackstage et moi-même avons reçu deux éducations complètement différentes.

Tenacious D – Kickapoo

De son côté, c’était une éducation « Ni Dieu, ni maître », pas d’autorité flagrante et même un bannissement de ce mot jugé trop dictatorial. Une éducation de Hippie quoi !

Exemple type :

– Sale Gouine !

– Avant de dire des bêtises, va chercher ce mot dans le dictionnaire et tu viendras me dire ce que tu en penses.

De mon côté, c’était tout l’inverse. Un père ne doit pas être l’ami de ses enfants mais représenter l’autorité. La bonne éducation passant par une bonne obéissance.

Exemple type :

– Sale Gouine !

–> Secousse sismique du cervelet droit suivi d’un 360° de la nuque suite à un choc avec une partie manuelle de l’anatomie paternelle.

Attention, mes parents ne me violentaient pas – je reviendrai sur ce terme plus loin -. La claque ou la fessée n’étaient pas distribuées à la tire larigot, j’ai du en prendre une dizaine dans ma vie.

Quand il a s’agit de discuter de nos futurs moyens de garder notre futur enfant dans le droit chemin, croyez bien que les débats ont été houleux. C’est un sujet épineux.

Plus exactement, je ne voyais pas le mal à donner une claque à son gamin quand il le méritait. Rien que le terme « méritait » est épineux. Lorsque je voyais un enfant insupportable dans la rue ou un magasin je me disais qu’une « bonne claque dans la tronche » le calmerait ! Qui n’a jamais pensé ça, d’ailleurs ? Pour moi, les partisans d’une loi contre la fessée faisaient un amalgame entre donner une claque et violenter son enfant. C’est ce que je comprenais aussi de ma femme.

Il y a quand même une différence entre donner une claque à ton gamin qui t’insulte et le frapper quotidiennement et se servir de la violence comme seul outil d’éducation !

Marilyn Manson – The Nobodies

Surtout que les claques que j’ai reçues ne m’ont pas particulièrement rendu violent, ne m’ont pas provoqué de choc psychologique et ne m’ont pas poussées à devenir un père violent. La seule chose qui m’a marqué, c’est la peur de recevoir une bouffe quand je faisais une grosse bêtise. Chose que je ne veux pas avec ma fille. Après tout, il est naturel et normal de ne pas vouloir faire les mêmes « erreurs » que nos parents concernant l’éducation de nos enfants, et je ne parle pas que de la fessée là-dedans mais de tout. Il s’agit de s’appliquer le mieux possible à prendre le bon dans deux éducations et d’en faire un mix pour essayer une nouvelle méthode.

Je reviens sur le terme « méritait » de tout à l’heure. Souvent, quand on me posait la question sur les baffes que j’avais prises, je répondais en rigolant qu’elles étaient méritées. Terme vraiment étrange. Il revient à dire qu’il n’y avait pas d’autres moyens de faire comprendre à un gamin qu’il avait fait une connerie. Ce que je ne crois plus depuis que j’en ai un.

La baffe est facile. Tu as fait une bêtise, je te tarte. Si tu ne sais pas pourquoi, tant pis. Je suis désormais beaucoup plus pour le dialogue, et surtout pour l’explication. Ce n’est pas être un gros neuneu ou un sous-homme que de considérer l’enfant comme une personne censée avec qui on peut discuter. Il n’y a aucune honte à prendre 5 minutes, se baisser et demander simplement :

Pourquoi tu as fait ça ?

Tu crois vraiment que c’était une chose intelligente ?

Je pense que le travail que fait l’enfant sur lui-même est plus porteur sur le long terme. Ça permet de responsabiliser l’enfant et surtout d’éviter autant que faire se peut le « pas vu, pas pris ». C’est fou ce que ça change un homme d’avoir une fille, hein ?

Certains diraient :

Non mais t’as vu cette génération d’impolis ? D’irrespectueux ? Qu’on rétablisse le service militaire, ça leur mettra un peu de plomb dans la cervelle! Voilà ce que ça donne des parents qui ne veulent plus donner de bouffes!

Machine Head – American High

J’analyserai ça simplement en disant que si ces parents ont justement décidé de ne pas donner de claques, c’est parce qu’ils en ont peut-être trop reçues eux-même. Du coup, psychologiquement, ils ont appliqué une méthode complètement opposée. Passer d’un extrême à l’autre, disons.

Il est de plus en plus commun de se reposer sur l’école pour éduquer nos enfants. Mais elle n’est pas là pour ça ! Ce sont les parents qui doivent avoir ce rôle. Le parent n’est pas qu’un distributeur de claques pour remettre sur le droit chemin de l’Education Nationale ! Qu’on le voit ou pas, là ne sont pas les bases d’une bonne relation parents-enfants.

Une bonne éducation n’est pas une bonne obéissance. Éduquer n’est pas soumettre. Combien d’ados exemplaires en famille deviennent de vraies terreurs à l’extérieur ? Combien d’enfants éduqués de manière trop stricte sont les pires fétards ? L’éducation est une chose à prendre à la base. Inculquer les limites se fait dès le plus jeune âge. Si quand votre enfant de quelques mois vous donne un objet vous dîtes merci, ça deviendra un réflexe pour lui plus tard. C’est la même chose pour tout le reste. Aucune fessée n’est indispensable dans une éducation. On peut la troquer contre différentes méthodes comme le dialogue ou même une puissante voix bien virile telle celle d’un gars bourré en quête de donzelle !

Et puis il faut prendre sur soi et se retenir. Vous y arrivez bien quand un gendarme fait le tour de votre voiture pour trouver un truc louche ou quand un guichetier de La Poste met 35 minutes pour vous vendre un timbre, alors c’est faisable avec vos enfants.

Après, pour rester terre à terre, une loi ne va pas changer grand-chose, à part pour les activistes en la matière qui vont arriver à mieux dormir la nuit. Si vous êtes invité chez des amis et qu’ils collent une fessée à leur gamin, vous n’allez pas aller voir les bleus pour porter plainte.

C’est drôle comme il y a des sujets à la mode… Un qui n’y est jamais, c’est la violence psychologique qui, pour moi, est beaucoup plus répandue et peut être encore plus dangereuse pour le devenir de l’enfant. Mais ceci est un autre sujet…

Lacuna Coil – Losing my religion

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La fessée bientôt interdite en France, Le Monde, Anne-Aël Durand.

L’Assemblée vote l’interdiction des violences corporelles sur les enfants, Le Monde, Gaëlle Dupont.

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Commentaires

6 réponses à “La fessée, une fausse bonne idée”

  1. maamn délire dit :

    Ah mais je croyais que t’étais en vacances moi !!! c’te chance, la guerre avec les administrations ! j’ai connu ça, je compatis à 200 %.
    Trêve de blabla : je viens me confesser, mon père, parce que j’ai péché. J’ai mis des fessées à mes gosses : j’ai testé pour vous, et j’ai pas approuvé ! parce que je l’ai fait quand j’étais à bout de nerfs, que rien d’autre ne marchait .. et je me suis rendu compte de quoi ? et bah que ça n’avait servi à rien, mais alors à rien du tout. J’étais énervée, et le coup est parti, parce que j’en pouvais plus. Bon ça va, j’en ai pas mis beaucoup, je me suis vite arrêtée. Mon mari je lui ai dit de pas commencer, comme ça il a gagné du temps. Du coup je suis constamment à la recherches de solutions, comme tu l’as constaté sur mon blog. Parce que quand on est en pleine crise avec ses enfants faut réagir vite ! (eux ils t’attendent pas !!) en tout cas je suis d’accord toi, le dénigrement psychologique, c’est un sujet à prendre au sérieux. Il faut faire très attention à ce qu’on leur dit, et dans l’énervement un « tu comprends rien « ou pire « tu es bête ou quoi ? « c’est pas bon, pas bon du tout…

    • PapaBackstage dit :

      Ahahah ! Je compatis ! Je ne fais pas parti des intégriste de la non-fessée. Je comprends très bien que ça peut partir sur un coup d’énervement, surtout chez quelqu’un comme moi de très impulsif. C’est comme tout, c’est un joli principe qui doit être dur à appliquer. La claque est facile dans le sens ou sur le moment ça calme le jeu, les cris, la prise de tête… Mais je me connais, je culpabiliserai les trois jours suivants…
      Comme tu le dis, je suis persuadé que ça ne règle rien sur le long terme. Et puis, c’est sans doute une question de point de vue mais une fessée qui part par réflexe, je n’assimile pas tellement ça à de la violence au sens strict du terme. Cette phrase aussi est taboo dans un milieu où l’éducation dite « bienveillante » pullule partout sur la toile.
      *espère que cette phrase sera bien comprise*

  2. l0uanne dit :

    La fessée je l’utilise qu’en dernier recours. En général j’évite le plus possible, je suis plutôt une adepte du coin ou du réfléchir dans sa chambre. MAIS j’explique toujours avant et après pourquoi j’ai puni et ce qu’elle a fait de mal.

    • PapaBackstage dit :

      Oui tu mets l’accent sur le côté pédagogique de la chose. La fessée en elle-même n’est pas une fin en soi c’est bien ce que j’essai d’expliquer dans cet article. Comme quand je parle de la « fessée réflexe » qui peut nous échapper dans différentes situations : l’enfant vous mord, vous regarde droit dans les yeux en renversant son assiette, ce genre de chose.

  3. Nenette manou dit :

    On ne parle pas de fessées, mais de claques sur les fesses (couvertes par la couche le plus souvent) cela n’a jamais tué personne et fait tout de même comprendre au gamin que son action était incorrecte.
    Comme dans toutes actions tout est question d’équilibre.
    A chacun son expérience.

    • PapaBackstage dit :

      Une fessée est « une correction sur les fesses ». Je ne comprends donc pas trop la différence avec ce que vous appelez une claque sur les fesses.

      Partons donc du principe que cette « claque sur les fesses » vient sur la couche, l’âge moyen max auquel un enfant porte une couche est d’environ 3 ans, 3 ans 1/2. De mon point de vue, je pense qu’il suffit pourtant largement d’hausser la voix pour lui faire comprendre qu’il a fait une bêtise. Effectivement la fessée lui fait clairement comprendre que son action était incorrecte. Tout comme le ferait un haussement de voix, une punition ou autre. C’est du moins ce que nous préférons appliquer chez nous.

      Comme vous dites, tout est question d’équilibre et à chacun son expérience. Je le dis plus haut, je ne suis pas un intégriste de la non-fessée mais je pense que l’on peut s’en passer alors autant choisir une méthode plus relax 🙂

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